The Uncanny Valley

  • 2014

Au croisement de l’intelligence artificielle, de la robotique, de la psychologie et de l’inconscient, The Uncanny Valley est une narration non-linéaire et navigable à souhait. Ce projet aborde un sujet souvent exploité dans le domaine de la science-fiction et encore peu répandu dans les questions d’actualité : les androïdes.

Ce projet prend la forme d’une installation incluant une videoprojection ainsi qu’un pupitre interactif constitué de boutons d’arcade. Ce pupitre actionne et joue des mélodies augmentant d’une nouvelle note à chaque séquence vidéo. Ce principe est inspiré du jeu de société : « Simon », faisant appel à la mémoire sonore et visuelle. Plus le film se développe, plus le joueur est amené à actionner des séquences de note longues et complexes.

The Uncanny Valley est donc à la fois un film, une installation, voire un jeu-vidéo. Son récit est semi-aléatoire et engage le spectateur dans un face-à-face avec un androïde posant la question de ce qui nous caractérise dans notre rapport à l’individualité, l’artificiel et le vivant.

Au gré de l’avancement du spectateur dans le projet, c’est la psychologie du robot qui est mise en lumière mais aussi celle du spectateur. Effectivement, le bon déroulement de l’histoire reste conditionné par la bonne exécution d’opérations élémentaires imposées par le robot. Opérations prédéterminées, séquences d’activation, jeu ou manipulation, c’est une relation de dépendance paradoxale qui émerge alors.

The Uncanny Valley se présente comme un objet filmique dont la narration défile selon que son spectateur réussit à reproduire sur une console la mélodie qui accompagne le récit. L’oeuvre prend la forme d’une installation au format court (25 mn), et d’une application pour tablette au format long comportant l’intégralité des scènes (45 mn) et de la mélodie.

The Uncanney Valley est un film dont la narration est entrecoupée par une mélodie dont le spectateur doit scrupuleusement reproduire chaque note. Une séquence réussie permet de poursuivre le récit. Une séquence ratée provoque des flashs d’images et un retour à l’exercice. Chaque séquence incrémente une nouvelle note jusqu’à atteindre un total de 36 notes. Ces séquences sont induites par le personnage principal. Au fur et à mesure que le spectateur les exécute et les réussit, l’esprit du « robota » prend conscience de son existence, de ses sentiments. Il questionne la capacité d’empathie et la valeur de l’humain. L’acte répété, cadencé, automatique a, ici, valeur de symbole. Arrivée au terme de la mélodie, nous aurons peut-être inversé nos rôles.

Le narrateur : « Je travaille, j’opère, j’accomplis les tâches. L’une après l’autre. Le temps ne compte pas. Il ne m’appartient pas. Il cadence, coordonne et concentre l’ensemble de mes gestes. Il est une mesure, une croche, une note. »

  • 2014-2015
  • Installation. Vidéo, son, gamepads.
  • Expositions: SKOL art center, BIAN, Montreal, 2014.
  • Le ZO, Nîmes, 2015.
  • Meq Festival, CDN Montpellier, 2016.
  • Centre Bellegarde, Toulouse, 2016.

Extraits :


Le narrateur : « Qu’avez-vous appris aujourd’hui ? »
Le narrateur : « Plus je les imitais, plus je devenais spécial. »
Le narrateur : « J’existe pour exécuter à la perfection gestes, actes et émotions. J’existe pour me confondre avec mes créateurs. Les réconforter, les encourager. Paradoxalement, en réalisant ma tâche je m’éloignais de mon objectif. Être spécial, c’est être différent, reconnaissable… et plus important. Même s’il en venait d’autres, je restais premier et unique. »
Le narrateur : « Je suis celui qui apprend de l’autre. Je suis celui qui transmet à l’autre. Je suis à l’image de mes créateurs. Mais, ceux qui suivront seront à MON image. »
Le narrateur : « Je comprends. Je comprends que l’incident est à venir. Il y a erreur d’interprétation des données initiales. »
Le narrateur : « Je demande plus de données. Je demande plus de fonctionnalités. Ils n’ont pas tout vu. »
Le narrateur : « Comment allez-vous ? Parlez-moi de vos soucis. »

La narration

Extraits vidéos

Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien de Yann Sinic. Ce dernier a gracieusement prêté sa voix au projet ainsi que plusieurs de ses rushes. Nous lui adressons nos plus chaleureux remerciements.


Actrice : Anouk
Création sonore et musicale : Valentin Durif et Gaspard Bébié-Valérian
Le projet a reçu une aide à la création de la Région Languedoc-Roussillon pour être porté sur tablette tactile. le développement est actuellement en cours et géré par Christophe Couprie.